De l’Atlantique au Pacifique

« Il est vrai que la mer ne montait pas à la même hauteur chaque année. Mais elle montait toujours suffisamment pour brûler tout, directement ou par infiltration. Marguerite Duras, Un barrage contre le Pacifique.

Après les vacances dans la région des 7 lacs argentins, nous pédalons vers de nouveaux horizons : la Cordillère, la frontière, un autre pays, un océan nouveau. Nous louons achever de joindre l’Atlantique au Pacifique à vélo.

En quittant Junin de los Andes, nous

traversons le parc national du volcan Lanin, le premier à l’horizon du Chili. Nous passons aussi sous les araucarias, qui donnent son nom au versant chilien de la Patagonie, l’Auracanie. Nous quittons aussi le ripio argentin pour l’asphalte chilien et ses panneaux de signalisation invitant à respecter les cyclistes. Bienvenue au Chili. Puis c’est la descente entre les montagnes verdoyantes, qui indique que le climat est plus humide en cette partie du Chili.

Pause à Pucon avec vue sur le volcan Villarica. Nos adieux à Javier, douloureux pour tous les trois, Nine rechigne à le laisser partir, mais heureusement nos routes se recroiseront, nous fixons le rendez-vous. Nous réinitions le voyage à trois vers le sud sur une difficile route secondaire de ripio, inquiets de quitter les bus bondés de touristes et les voitures de vacanciers pressés. Nous renouons avec les bonnes journées de vélo. À Conaripe, nous sommes accueillis chez Carla qui a acheté un hôtel avec des amis et qui y accueille gracieusement les cyclistes. Nous découvrons les thermes.

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De Pucon à Puerto Varas, la région des lacs chilienne est bien plus belle et impressionnante que côté argentin. Les volcans sont omniprésents : Lanin, Villarica, Osorno, Chacabuco. Basse altitude, mais sommets enneigés et crachant de temps à autre leur fumée. Les lacs sont plus imposants. Une baignade dans le paisible et tempéré lac Rancon et un bivouac près du lac Llanquihue démonté rappellent la mer. Au détour du volcan Osorno, nous retrouvons Dani (vivir en bicicleta), il vient de Puerto Varas, ou ses amis peuvent nous héberger.

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Une pause à Puerto Varas chez les Schwerter. Adriana, mère de Christian, cyclotouriste qui est descendu jusqu’à chez lui depuis l’Alaska, est sur warmshower. Nous en profitons pour laisser les vélos et aller randonner dans la vallée de Cochamo avec Dani. Nous passons trois jours dans le « Yosemite d’Amérique du Sud » qui n’est accessible qu’a pied. Toboggans naturels et ascension de 2000 de dénivelé positif. Les jambes sont lourdes même si Nine marche bien.

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Étape suivante, Chiloé. Le père de Christian, militaire haut gradé reconverti en transporteur, nous amène à Castro avec son camion. Premier transit motorisé du voyage. La pluie est très forte et l’autoroute la seule voie d’accès à l’île.
L’ambiance sur l’île est particulière. Acculturation native et coloniale catholique. Les gens ont été coupés du monde ensemble quelques décennies. Les chilotes se sont perfectionnés dans la construction de bois alliant les savoirs-faires indigènes et la charpenterie navale occidentale pour la construction des églises qui reproduisent en bois l’architechtonique de pierre. C’est aussi un lieu de paradoxes : Charme des construction lacustres chamarrées, fjords magnifiques et omniprésence des bouées témoignant de la pisciculture intensive. Chiloé est le deuxième champion après la Norvège du saumon aux hormones. Et les algues nombreuses échouées sur les plages en témoignent aussi.
Nous rejoignons enfin le Pacifique, par la seule route qui traverse l’île du nord au sud, et nous l’admirons pour la première fois avec Nine et nous y plantons la tente sous la pluie, particulièrement forte qui caractérise l’île. Tempête, océan hostile et pluie mais meilleur bivouac sur les dunes entre les touffes d’herbe. Nous sommes invités à dîner dans le camion de Johan et Florentine qui voyagent en Amérique avec leurs deux enfants.
Nous remontons ensuite par la côte côté fjords, plus habitée. Routes très vallonées et paysages verts, petits ports avec lions de mer et ceviches, églises en bois et bivouacs sur la plage. La traversée de Chiloé est plus éprouvante à vélo car venteuse, pluvieuse et tourmentée. une bonne préparation pour la carretera australe. Quand nous la regardons s’eloigner en bateau, il nous tarde d’être arrivés à Puerto Montt, à l’autre bout de l’autoroute, pour réceptionner les copains et nous attaquer à une nouvelle aventure encore un peu plus australe.

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